Thaumetopoea processionea
Type de bioagresseur
Biologie
La processionnaire du chêne est commune les parties centrale et sud de l’Europe.
Les papillons de nuit ont une vie éphémère et font leur apparition en période estivale entre fin juillet et mi-août.
A la suite de l’accouplement, les femelles pondent à la cime des arbres bien dégagés.
Les œufs réunis en plaques n’écloront qu’au printemps suivant.
La vie larvaire de la processionnaire du chêne dure deux à trois mois et évolue en 5 stades.
L’éclosion se produit au printemps et les jeunes chenilles sont capables de jeuner en attendant le débourrement des chênes.
Les larves se nourrissent la nuit en se déplaçant en groupe liées par un réseau filaire et s’abritent le jour sur les rameaux sous un léger tissage abandonné à chaque mue.
A la fin du 5ème stade larvaire, les chenilles tissent un nid résistant plaqué sur le tronc et les branches charpentières. Ce nid abritera les chrysalides dans des tissages individuels.
Il faudra attendre 30 à quarante jours pour voir apparaitre les premiers adultes.
Sympôme et Dégats
La processionnaire du Pin s’attaque principalement aux feuilles des chênes caducifoliés (Sessile, Lombard, Pédonculé…)
Les zones de prédilection de cette processionnaire se situ en lisières et dans les peuplements clairs où le ralentissement de croissance est occasionné par la consommation des feuillages dès la première pousse.
Le nourrissage se poursuit jusqu’à mi-juillet et les inflorescences peuvent compléter l’aliment de base en cas de carence en feuillage.
Lorsque les arbres défoliés sont au départ dans un bon état phytosanitaire, les attaques des chenilles ne provoquent pas la mort mai peut favoriser l’affaiblissement en préparant le terrain aux autres ravageurs et agents pathogènes.
Un risque de santé public peut être provoqué à cause des propriétés urticantes des chenilles qui apparaissent dès le 3ème stade larvaire.
Celle-ci porte sur son dos des petites poches (miroirs) contenant les poils urticants.ils ne mesurent que 100 à 250 μm qu’il ne faut pas confondre avec les poils d’ornement apparents.
Ce n’est que lorsque la chenille est agressée ou stressée qu’elle ouvre ses miroirs pour propulser ses micro-poils urticants dans l’air.
La processionnaire du chêne, Thaumetopoea processionea (Linnaeus, 1758) est un ravageur forestier se nourrissant de feuilles de chênes principalement de juin à juillet, provoquant un ralentissement de leur croissance et est un réel problème de santé publique à cause de ses propriétés défensives urticantes.
Informations complémentaires
Propriétés du bacille de thuringe :
Le bacille de Thuringe, Bacillus thuringiensis, est une bactérie Gram-positive en forme de bâtonnet de la famille des Bacillacea. C’est une bactérie ubiquiste de notre environnement présente dans les sols à l’état naturel ainsi que dans le feuillage et de nombreux végétaux. On dénombre près de 70 sous-espèces identifiées par leur sérotype flagellaire.
Le Bacillus Thuringiensis (Btk) sérotype 3a3b est la sous-espèce utilisée dans la production d’insecticides visant les larves de lépidoptère.
Cette bactérie produit une protéine cristalisée durant la sporulation. C’est ce cristal qui contient les endotoxines qui vont provoquer la mort de l’insecte.
Après ingestion par l’insecte, les cristaux sont dissous dans l’intestin à un ph alcalin proche de 10. Les protoxines (protéines solubilisées) vont être lysées sous l’action des protéases intestinales et produire un fragment protéique constituant la toxine.
Une fois liée à des récepteurs spécifiques présents sur la membrane des cellules épithéliales de l’intestin, la toxine induit la formation de pores dans la membrane provoquant la mort de la cellule par effet de lyse.
Ce processus présence une double spécificité de la toxine à l’insecte :
La première concerne la solubilisation du cristal alcalin très rare el la seconde est liée à la spécificité de la liaison toxine-récepteur membranaire.
La toxicité du Btk est également liée à la germination de spores de la bactérie. Le ph élévé de l’intestin permet aux spores ingérées de germer et de provoquer de ce fait une septicémie chez le porteur.
Contrôle et lutte
La lutte physique :
Lutte mécanique :
Elle consiste à prélever les nids par grattage ou aspiration puis à procéder à l’incinération des prises. Cette méthode ne permet de maîtriser les attaques que sur un nombre d’unités limité ou des petites surfaces.
Il est important que l’opérateur se protège de l’effet des poils urticants en revêtant un E.P.I. (Equipement de Protection Individuel).
La lutte biologique :
Le piégeage à phéromone sexuelle consiste à attirer les papillons mâles dans des pièges et ainsi réduire le nombre de femelles fécondées. Cette méthodes est efficace associée à d’autres techniques alternatives.
Lutte microbiologique :
Cette méthode est basée sur l’application d’une bactérie, généralement le Bt, par pulvérisation héliportée, manuelle ou par le biais d’un canon nébulisateur au cours des premiers stades larvaires au printemps.
Un inconvénient est à signaler, ce bacille est associé à un mouillant qui peut présenter un problème pour l’environnement. En effet, cet adjuvent à base d’huile minérale paraffinique est souvent classé X (nocif) R-65 (Pouvant provoquer une atteinte des poumons en cas d'ingestion) et peut donc impacter la faune et microfaune non-cible.
La prédation Naturelle :
Des auxiliaires sont présents dans l’environnement direct des processionnaires et une des actions complémentaires consiste à poser des nichoirs afin de faciliter l’implantation de prédateurs insectivores efficaces, comme les mésanges par exemple.
Conclusion
Les arbres hôtes ne sont pas réellement menacés par les chenilles processionnaires car les arbres sains ne meurent pas suite à une défoliation.
Par contre, les propriétés urticantes représentent un réel problème de santé publique.
Le Bacillus Thuringiensis, utilisable en agriculture biologique, est sans classement en risque toxicologique et est encore actuellement très utilisé car encore considéré comme le meilleur moyen de lutte microbiologique contre les chenilles défoliatrices (processionnaires du pin et du chêne, tordeuse, bombix…).
Par contre, les adjuvents associés lors des épandages ou pulvérisations contiennent des substances classées pour le milieu aquatique. Il serait donc judicieux de poursuivre les recherches visant à préciser les risques potentiels que ces substances pourraient représenter sur une certaine faune ou microfaune terrestre ou marine.
En parallèle, il est important de dynamiser l’utilisation des techniques alternatives aux traitements chimiques et microbiologique en se basant sur les méthodes mécaniques et biologiques de plus en plus performantes. Ces techniques n’on pas pour objectif d’éradiquer les chenilles processionnaires car elles ont un rôle dans la biocénose mais bien de limiter leur présence à proximité des zones d’activité humaine afin de limiter les risques d’exposition provoquant irritation, allergies et parfois des réactions bien plus grave comme des chocs anaphylactiques.
Cadre réglementaire
La lutte contre les chenilles processionnaires est encadrée d’une part le code rural et d’autre part par le code de la santé publique.
Le code rural autorise les autorités administratives à déterminer les conditions d’utilisation des produits de défenses contre les nuisibles invertébrés dans l’intérêt de la santé public environnemental.
Certains départements ont même rendu obligatoire la lutte contre les processionnaires du pin par arrêtés préfectoraux.
Le code de la santé public précise que les règles générales d’hygiène et autres mesures visant à préserver la santé de l’homme en matière de salubrité des agglomérations, des habitations et tous milieux fréquentés par l’homme sont fixés par décret et complétés par arrêtés départementaux ou municipaux.
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